QUE SE PASSE-T-IL ?

La rentrée des classes. Un jour particulièrement éprouvant pour tous les étudiants, peu importe leur âge. Qu’on ait six ou vingt ans, l’appréhension reste la même pour tout le monde : « et si je n’arrivais pas à m’intégrer ? » et autre « et si je me rendais compte que je ne suis pas fait(e) pour ça ? » résonnent dans les esprits en boucle, comme une mauvaise chanson qu’on ne peut pas s’enlever de la tête, même si on aimerait plus que tout ne plus jamais l’entendre.

Pour les étudiants de Riverdale Camp, la peur est d’autant plus grande que certains ont dû quitter leur pays natal pour partir à des milliers de kilomètres dans ce petit village de la banlieue de Chicago, aux États-Unis. Mais ils vont pouvoir concrétiser leur rêve, entrer dans le monde très fermé de la musique et avoir la chance d’avoir un enseignement digne de ce nom pour pouvoir se perfectionner et en faire leur métier. Cela vaut bien quelques sacrifices, non ?

Les étudiants choisis avec minutie par les agents très spéciaux des services secrets Américains s’avancent d’un pas timide vers l’auditorium, où John Bailey doit faire un discours de bienvenue. Personne ne connait personne et pour le moment, les contacts avec les autres se limitent à de petits sourires timides – ou à des regards de travers sur la tête du voisin n’est pas à notre goût.

« Bonjour à tous et bienvenue à Riverdale Camp. »

Belle entrée en matière. Les jeunes ont les yeux rivés sur ce grand bonhomme baraqué et charismatique dont la voix est aussi impressionnante que le reste. Il n’a pas l’air commode et il colle parfaitement au rôle de « directeur impitoyable », pas de doute là-dessus !

« En entrant ici, vous pensiez certainement que vous alliez pouvoir vous perfectionner dans la musique et réussir à percer dans ce milieu de requin qu’est le show-business. Désolé de vous décevoir mais cela n’arrivera pas. »

L’incompréhension est totale et John Bailey semble ravi de l’effet procuré par cette petite phrase lourde de sens et de conséquences. Les élèves se lancent des regards incrédules, tiraillés entre l’envie de partir sur le champ et celle d’entendre la suite.

« Riverdale Camp n’est pas une école de musique mais un camp de formation pour agents secrets mis en place par la CIA. Et non, ce n’est pas une blague. »

La perplexité des jeunes gens est à son comble et aucun d’eux n’ose dire le moindre mot. Satisfait, John décide de leur passer un montage vidéo fait par le Gouvernement pour leur prouver qu’il ne plaisante pas. Cette fois, plus de doute : Riverdale Camp n’est pas une école de musique et ils sont réellement ici pour devenir de futurs agents secret.

« Votre formation durera un an », poursuivit le directeur. « Un an pendant lequel vous allez vous entraîner à faire face à toutes les situations que vous pourrez rencontrer sur le terrain. Mes collègues et moi avons une année pour faire de vous de véritables agents – et nous y parviendront. Pour ce qui est de la musique, ne vous en faites pas : vous aurez de véritables cours. Il n’est pas question que vous ressortiez d’ici sans vous êtes perfectionner en guitare ou en chant. C’est une école de musique aux yeux de la population et personne ne doit se douter de la véritable vocation de Riverdale Camp. Si vos parents ou vos amis vous posent des questions, vous êtes dans une école de musique géniale qui vous apprend des tas de choses et vous adorez ça. Compris ? »

- Des espions… Non mais vous y croyez, vous ?
- C’est complètement dingue.
- Dingue ? C’est plus que dingue, ouais ! C’est carrément insensé !

Les élèves ont beaucoup de mal à se remettre de ce petit discours de bienvenue plutôt… surprenant. Si personne ne doute de la véracité des propos de John Bailey, les opinions sont néanmoins partagés : certains se voient déjà comme de futurs James Bond, sauvant le monde et sortant avec des filles toutes plus belles les unes que les autres, alors que d’autres refusent d’être contraints à vivre cette vie qu’ils n’ont pas choisi. La CIA pense qu’ils feraient de bons agents ? Bien. Et alors ? Rien ne les oblige à suivre cette formation débile !


AMBIANCE :
Vous l'aurez compris, l’ambiance est électrique et la bonne entente n’est pas vraiment de la partie. Les élèves heureux d’avoir trouvé un sens à leur vie et impatients de commencer les cours d’espionnage essaient de convaincre les autres des bienfaits du camp, et vice-versa. Chacun tente de rallier ses camarades à sa cause et deux clans distincts se forment. Mais comme le dirait John Bailey : « qu'importe que tu sois du bon ou du mauvais côté, il te faudra choisir un camp. »